Junior Boys + Dent May, le 18 août 2009 au Nouveau Casino
Association d’affiches étonnante au Nouveau Casino en ce soir d’août, avec en entrée Dent May et son Magnificient Ukulele Band, puis en plat de résistance les néo-romantiques canadiens de Junior Boys. Deuxième passage de l’été pour Junior Boys, les voici dans un contexte hors-club, nettement plus orienté pop, comme l’indique l’ouverture de Dent May et son groupe. Face à un public encore peu nombreux et une salle calme, les Américains débutent à froid, mais avec un entrain qui ne les lâchera pas. Frontman aux traits de nerd volontaire, Dent May mène sa petite troupe avec une énergie qui tout au long de leur huitaine de titres ne retombera que rarement. Porté par des chansons folk entraînantes, mais pas toujours flamboyantes, le ukulele de May n’aura en revanche aucune espèce de plus-value. Sympathique groupe au demeurant, ils passeront cependant aussi vite dans nos mémoires que leurs chansons. Dent May et son groupe auront au moins le mérite d’instaurer les prémices de la performance scénique des Junior Boys.
Au son très électronique sur disque, sur scène, les Junior Boys est un vrai groupe de pop. Ce qui émergeait sous la surface parfois froide de cette teinte synthétique qui compose leurs chansons, ce noyau d’humanisme latent, est l’essence de la ferveur de leur prestance scénique. Le duo formé de Jeremy Greenspan et Matt Didemus est donc accompagné d’un batteur, tandis que seul Didemus sera derrière des machines. Très vite, l’on se rendra compte de ce que l’on savait déjà : Greenspan est Junior Boys. Réservé, il est pourtant l’âme, romantique et romanesque, du groupe. Ce noyau, c’est lui. A la guitare et armé de sa voix suave, il incarne à lui seul un paradoxe, entre acculement et existentialisme. Dès l’ouverture sur 'Work', les éléments se calent et s’imbriquent. Figé et impassible, Matt Didemus, de derrière ses machines, impose un rythme insistant dont Greenspan tente de se dépêtrer tout le long. Par son retrait, par son chant, par son intimité partagée durant ces quelques moments. La musique de Junior Boys se révèle être une véritable mise en scène. D’autant plus flagrante sur le tube 'In The Morning', dernier titre avant rappel, Junior Boys illustre un malaise, un instinct de survie immatériel. Greenspan et Didemus incarnent ainsi à eux deux la dualité de l’être et du vécu, comme un conflit vivant, larvé et pourtant intense, aussi bien sur scène que dans le fruit de leurs créations.
A l’issue d’un rappel sur 'Under The Sun', le groupe s’en ira comme il est venu. Immuable, chacun dans son rôle, comme l’expression d’une résignation donnant naissance à un art n’existant que dans ces contextes. Sans fureur, mais empli de passion.
Kris
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11:39 | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Ah tiens c'est marrant, j'ai justement acheté leur dernier hier (plus deux trois trucs d'une certaine liste interminable).
Écrit par : Thomas | 23/08/2009
Répondre à ce commentairePour des raisons obscures, je suis parti après Parallel Lines, autant dire le début du concert alors merci du report ;)
Écrit par : Bigmouth | 24/08/2009
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