Dans le mur... du son !

La Route du Rock a failli me jouer un mauvais tour pour cette deuxième soirée : St Vincent était programmé à 20h30 mais a été changé d'horaire au dernier moment et ouvre le bal à la place de Papercuts. Heureusement le petit carton indiquant les horaires remis la veille à l'entrée me permet d'éviter le piège et de voir Annie Clark en vrai (soupir...). On attendait un groupe, mais Annie est seule sur scène : la jolie brune bouclée, chemisier bleu et jupe rouge, cache ses pédales d'effets et de samples derrière un rideau noir (qui gâche du coup un peu la vue). Avec sa guitare électrique, des sons pré-enregistrés (comme The Kills plus tard) et des samples en direct passés en boucle (comme Andrew Bird le fera sans doute demain), St Vincent réussit à retranscrire la richesse de ses compositions, sans oublier le micro à effet pour le son étouffé souvent utilisé sur les refrains (comme les "Paint the black hole blacker" de 'The Strangers'). Parfois elle se passe de tous ces artifices et cela donne un 'Actor Out of Work' transformé : le morceau le plus musclé de son dernier album est ici joué uniquement à la guitare, au ralenti, limite bossa. Annie nous offre également la première reprise du festival, un 'Dig A Pony' ( sur Let It Be des Beatles) que l'on retrouve souvent dans sa setlist, ainsi que le titre 'Marry Me', accueilli par les applaudissements nourris de spectateurs qui se mettent à rêver l'espace d'un instant que cette chanson leur est adressée...

Place ensuite à Papercuts donc, groupe de San Francisco emmené par un Jason Quever au physique grassouillet plutôt sympathique. Malgré quatre albums au compteur et un nom que je connais depuis quelques années, je découvre la musique du groupe ce soir. Papercuts c'est une pop vaporeuse avec un synthé omniprésent (comme si Beach House passait au format groupe), avec en prime la jolie voix douce de Jason ; c'est assez plaisant mais aussi assez répétitif, une impression que l'on ressentira également avec le groupe suivant...

Les écossais de Camera Obscura, plus populaires que je ne le pensais si l'on en croit l'accueil et la foule massée devant la scène. Avec six membres sur scène, le groupe développe un son assez puissant pour délivrer ses jolies mélodies pop. En puisant dans leur discographie, Camera Obscura livre un set qui pourrait ressembler à un éventuel best-of, avec en titre phare un 'Lloyd, I'm Ready to Be Heartbroken' dont l'intro au synthé est reçue par des cris de bonheur. Au final assez plaisant (notamment quand les deux filles chantent ensemble) sans être passionnant donc, surtout quand on sait que tout ça a déjà été fait et en mieux par leurs voisins de Belle & Sebastian.

La scène est débarrassée de tous ses instruments, le groupe suivant étant assez économe à ce niveau. Car c'est l'heure de The Kills, tête d'affiche de la soirée voire du festival étant donné que l'affluence est beaucoup plus importante que la veille pour My Bloody Valentine. Les pré-ados en jeans slim et lunettes noires scotchés à la barrière depuis plus de quatre heures vont enfin être récompensés de leur attente : VV et Hotel font leur apparition, toujours sans batteur (la faute à la crise du disque sans doute). La formule appliquée par Jamie Hince et Alison Mosshart est connue : guitares électriques acérées, tension sexuelle entre les deux membres du groupe (notamment quand ils mettent les deux micros face-à-face et chantent ainsi à quelques centimètres l'un de l'autre) mais aussi entre VV et le public, le tout sur fond de boîte à rythme en lieu et place de batteur. Incapable de tenir en place quand Hotel est seul à la guitare, VV se balade sur la scène, monte sur les enceintes, haranguant la foule (qui apprécie apparemment!). De 'URA Fever' et ses touches de téléphone qui ouvre le set à la reprise réussie de 'I Put a Spell On You' avec une VV à la voix plus stridente que jamais, The Kills assure le show et offre au public le meilleur concert de la soirée (avec St Vincent, mais là je manque peut-être d'objectivité!).

Le meilleur concert de la soirée, pour ce que j'en ai vu en tout cas, puisque la fatigue et une aversion pour Peaches mettront un terme à cette deuxième soirée de la Route du Rock 2009 (qui se terminait avec Four Tet).

Erwan

http://www.laroutedurock.com

http://www.myspace.com/stvincent

http://www.myspace.com/thepapercuts

http://www.myspace.com/cameraobscuraband

http://www.myspace.com/thekills