Hatcham Social - You Dig The Tunnel, I'll Hide The Soil
Label : Fierce Panda Sortie : 16/03/09 Format : CD / LP Disponible : Import | Parfois, on se rend compte que l'on vieillit (musicalement du moins) quand on commence à se désintéresser d'un label qui fut parmi ses préférés. Ainsi, bien qu'il ait eu quelques casseroles à son actif (les premiers singles de Keane par exemple), Fierce Panda a été un des rares labels auquel je me suis intéressé à chaque sortie entre 1995 et 2005. Mais depuis, plus grand chose à se mettre sous la dent de la part d'un label ayant pourtant apporté bon nombre d'albums d'indie rock briton indispensables (Seafood, Inner Sleeve, (x) is greater than (y), Art Brut, iLiKETRAiNS...) et c'est plus par nostalgie que par réel intérêt pour le groupe dont un single précédent ne m'avait guère convaincu que je décidais d'écouter le premier album de Hatcham Social.
Mais il est temps de cesser de parler de moi (je sais, ça ne se fait pas dans un billet sérieux, mais on ne peut pas être sérieux tous les jours et d'abord je fais ce que je veux) pour parler de ce You Dig The Tunnel, I'll Hide The Soil, titre déjà pas franchement réussi (mais c'est toujours moins pire que la pochette) de cet album. Le problème est que musicalement, il n'y a strictement rien de spécial ni même de notable tout du long des 11 titres qui forment ce disque. Hatcham Social est un héritier des 80's (The Smiths, Orange Juice) via la Britpop (Pulp, Suede) digérée par le Nouveau Rock mais sans être jamais capable de tomber sur une mélodie de qualité. Un chanteur avec une voix vraiment intéressante, des lignes de basse très efficaces mais mille fois entendues et quelques effets de guitare trop traditionnels ne suffisent pas à faire un bon disque.
Prenons par exemple le 'Crocodile' qui ouvre l'album : 20 secondes de guitare assez banales et une voix charmeuse susurre des paroles sans intérêt sur une rythmique pas déplaisante mais fortement bateau... pour un morceau déjà oublié quand il se termine. Et cela se répète sur toute la courte (33 minutes) durée. Oh, bien sûr, parfois l'introduction est à la basse ('Sidewalk' dont les paroles donnent le titre à l'album) ou au synthé (je vous laisse trouver à quoi ressemble l'intro de 'Superman'), certaines chansons tendent vers la ballade ('Penelope (under my hat)', chanson sirupeuse jusqu'à provoquer la nausée) quand d'autres se font plus musclées ('Hypnotise terrible eyes') mais dans tous les cas l'impression de déjà-entendu et d'ennui prédomine. D'autant que les textes (bah oui, quand on s'ennuie, on écoute un peu plus les paroles...) sont d'une rare incurie.
Certes, il y a bien quelques titres un peu plus qu'honorables ('So so happy making' ou 'My Opinion') et même un morceau franchement réussi ('Murder in the dark'), sans doute parce qu'il va chercher ses racines dans le post-punk et qu'il apporte un peu de noirceur à un disque pour le moins transparent, mais cela ne peut suffire à recommander un disque qui, bien que faisant preuve d'un certain savoir faire, reste d'une grande médiocrité quand de nombreux groupes ont sorti nettement mieux dans le genre ces dernières années.
lyle
http://www.myspace.com/hatchamsocial
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