Amy Blue - The Fortress & The Fatalist
Label : The World Is Fucked Sortie : 14/08/09 Format : CD / MP3 Disponible : par correspondance | Les guitares shoegaze sont définitivement à la mode. Et ce, parfois jusqu'à l'écoeurement. Il y a les puristes, fidèles suiveurs des grands anciens pour lesquels fut même trouvé le nom de nu-gaze (oui, Autolux, on pense encore à vous), ceux qui les utilisent pour orner leurs ritournelles pop (the Domino State) ou twee (the Pains of Being Pure At Heart) et même ceux qui ajoutent ça à une bonne vieille soupe noisy lo-fi et pour lesquels a été trouvé le terme shitgaze, sans doute un des pires "genres" jamais crées (d'autant qu'il faut s'accrocher pour trouver des points communs entre No Age, Psychedelic Horseshit et les Vivian Girls).
Eh bien Amy Blue ne ressemble en rien à tous ces groupes.
Pourquoi cette bien longue et inutile introduction, m'objecterez-vous alors ? Parce qu'il y a bien quelques guitares shoegaze le long des huit titres qui composent ce premier album, The Fortress & The Fatalist mais elles ne sont utilisées ni dans un désir nostalgique (qui commence déjà sérieusement à lasser) ni dans le but de faire cool tant que c'est à la mode, mais pour contribuer à un mélange sonique plutôt détonant : une bonne grosse batterie qui tape, une guitare bien lourde venue d'une autre époque (Led Zep, Deep Purple, Hüsker Dü) et une autre sortie des 90s (Sonic Youth ou shoegaze selon les morceaux) sans pour autant négliger les mélodies ou l'installation d'une ambiance plutôt sombre, voire un peu glauque.
Un excellent cocktail donc ? Oui, quand il marche, ce qui est le cas pour le sublime 'The End of the World' qui fait commencer l'album sur les chapeaux de roues, au risque de rendre la suite un peu décevante, le très féroce 'The Yellow House' ou le très entraînant 'Not on My Watch'. Malheureusement il y a aussi des titres comme la ballade 'Speak of the Devil', horriblement datée ou le très balourd 'White Noise' où la recette est loin de prendre. Parfois un même morceau ('Leeches') alterne d'ailleurs passages brillants et indigestes... Et puis, malgré ses qualités, l'album n'arrive pas à absorber totalement l'auditeur, à le passionner. Faut-il y voir l'absence d'une production un peu plus travaillée qui aurait donné une meilleure cohérence à l'ensemble et diminuer l'impression d'être face à une mosaïque parfois maladroite mais toujours attachante ?
Voilà cependant un bon album de noisy rock, qui apporte un peu de fraîcheur dans une industrie de plus en plus aseptisée et prompte à sauter sur les modes pour produire des disques tous semblables.
lyle
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17:37 | Lien permanent | Commentaires (0)
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