Her Name Is Calla - The Heritage
Label : Gizeh Sortie : 16/06/08 Format : CD Disponible : Import | Si le rôle de DLMDS est de parler de nouveautés, que fait The Heritage, premier (officiellement mini, mais vu sa durée...) album de Her Name Is Calla, sorti il y a plus d'un an, dans ces pages ? Eh bien, vu qu'on en a trop peu parlé, que le groupe cherche toujours une date française au mois d'août et sortira un nouvel album cet automne, il semblait important de parler d'un des disques de post-rock les plus intéressants de ces dernières années. Ne fuyez pas, chers lecteurs, à la lecture du mot post-rock. Si le groupe est souvent rangé sous cette dénomination de plus en bâtarde, et ce jusqu'à sa page Wikipedia, sa musique, comme celle de certains de ses contemporains britanniques rangés à la même enseigne (entre autres, iLiKETRAiNS, Kyte, Cats and Cats and Cats ou The Monroe Transfer, qui participent d'ailleurs au titre 'New England') navigue dans des eaux beacoup plus variées que ce qualificatif pourrait le laisser supposer. Et rarement un groupe dit de post-rock n'aura accordé autant d'importance au chant...
En effet, c'est d'abord le nom de Low et dans une moindre mesure celui de Codeine qui sont évoqués par les premières notes du 'Nylon' par lequel commence l'album (ces noms reviennent d'ailleurs aussi pendant les premières minutes de 'Paying for your funeral' et 'Rebirth') : rythmique lente et un peu étouffée, guitare soyeuse, voix toute en retenue... Mais progressivement la rythmique se fait plus tribale, la guitare explose et le chant se déchaîne. Là où Low était une ode à l'espoir souhaité dans le titre de leur premier album, on est ici dans un romantisme quasi-gothique noir et désespéré (d'un autre côté, certains des titres de chanson déjà cités ainsi que la pochette auraient pu nous mettre la puce à l'oreille).
Cette impression est encore renforcée sur le très long mais néanmoins somptueux 'New England' qui lui succède. Rythme lent, ambiance poisseuse, instrumentation tout en contrôle pour cinq minutes d'une tension palpable, jusqu'à ce que, alors qu'on s'attend à voir le morceau se finir doucement, on assiste à un déchaînement sonore, sensiblement de la même durée et d'une rare violence, que Godspeed! ne renierait sans doute pas. En tout cas, jamais une trompette ne me sera apparue aussi belle et sinistre à la fois... Pour récupérer de cette claque, il faut bien un instrumental electro/ambient calme et reposant, pas si loin des worriedaboutsatan avec lesquels ils partagèrent un split EP et puis on repart pour trois nouveaux titres aussi beaux qu'éprouvants, sorte de slowcore crépusculaire tendant vers le dark folk.
Et si l'on oublie la ballade qui tient lieu de morceau caché bonus et où le chant est nettement moins concluant, qui à lui tout seul limite la note finale, il y a dans ces six titres une cohérence artistique et une richesse rare, d'autant plus surprenantes que les sessions d'enregistrement furent apparemment d'abord prévues pour enregistrer deux EPs, le résultat ayant convaincu le groupe de passer au stade de l'album. Si choisir comme titre The Heritage semble signifier que le groupe rend encore hommage à ses influences, il a d'ores et déjà une personnalité et un son suffisamment personnels pour être sûr que le meilleur est encore à venir.
lyle
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