Eels - Hombre Lobo
Label : Vagrant / Polydor Sortie : 01/06/09 Format : CD Disponible : Partout | "Ouais, mec, la vie est une chienne.
Coolbeans
Bon, disons-le de suite : Eels n'a pas vraiment changé de formule pour son septième album studio Hombre Lobo, quatre ans après avoir retrouvé un peu d'inspiration sur le double album Blinking Lights and Other Revelations. Et on retombe donc ici dans les travers des albums précédents (Souljacker, Shootenanny!), des albums pas vraiment mauvais mais qui n'apportaient pas grand chose de neuf à l'univers de Mark Everett et qui restent bien évidemment loin du niveau de ses trois premiers albums.
erwan
J’ai mis du temps à comprendre la véritable valeur d’Eels.
A chaque fois que sort un album de Eels, il est quand même dur à chaque fois de se dire que l’on ait à faire à la création d’un féroce misanthrope. S’il le revendique et le signifie, peut-être est-ce pour occulter la question. Proposer sans concession sa vision propre. Imposer à ses auditeurs l’implication d’un postulat de départ, et le obliger faire parti de sa composition. E. sort son septième album et semble toujours aussi intransigeant vis-à-vis de son auditoire. Sur le fond tout du moins.
Si l’on y regarde bien, que ce soit Souljacker, par lequel je l’ai découvert, ou les derniers Blinking Lights et aujourd’hui Hombre Lobo, les compositions d’E n’évoluent pas de manière fondamentale, donnent parfois même l’impression de stagner. Bien que l’on ait droit à des électrochocs saturés de folk-blues ('Prizefighter', 'Tremendous Dynamite', 'Fresh Blood'), l’essentiel de l’œuvre d’Eels provient de cette rupture naturel entre essence et perception (les ballades vénéneuses 'That Look You Give That Guy', 'My Timing Is Off'), où la nuance m’échappait, là où la singularité populaire de ses chansons faisaient effet.
J’ai finalement compris pourquoi un album comme Souljacker - ou aujourd’hui sept ans plus tard un album comme Hombre Lobo - bien que redite, ne pouvait être par définition commun ; le même jour où j’ai compris la conception la plus abstraite de l’artiste. La vraie valeur d’E. n’est pas tant le fruit de ce qu’il produit. Sa vertu la plus volubile est ce qu’il pense. Par extension, ce qu’il est. Tant qu’il est, le reste ne revêt qu’une importance désuète.
Kris
Si à l'occasion il fallait offrir une prime à la constance à un groupe, ce serait assurément à Eels qu'elle reviendrait tant il est impossible, à partir du moment où l'on apprécie l'univers de Mark Oliver Everett, d'être jamais vraiment déçu par un de ses albums. Eels, c'est toujours un peu pareil soit, mais c'est toujours un peu bien, aussi.
Cette année soyons justes, c'est même carrément très bien : transpirant la saine maturité par tous les pores de sa peau de croco, le féroce Hombre Lobo présente un artiste tout autant libéré de ses démons que de ses vieux travers, enfin capable de produire un album parfaitement maîtrisé, bien écrit, bien produit, sans le trop-plein habituel et avec juste ce qu'il faut de nouveauté pour ne pas donner l'impression que c'est encore le même disque... quoique, soyons justes mais soyons aussi francs, il y a bien un ou deux titres qu'on a l'impression d'avoir déjà entendu par le passé. Il n'empêche que l'espace d'une dizaine de minutes (les trois premiers titres, exceptionnels) c'est bel et bien face au meilleur album d'Eels que l'on se trouve, sans la moindre discussion possible. La suite est à l'avenant, entre pop faite à (et typique de) la maison ('In My Dreams'), blues-rock faussement racaille (<'em>What's a Fella Gotta Do') et Kinks lo/fi ('Beginner's Luck'). Fidèle à sa réputation de Neil Young de sa génération, le fêlé de L.A. ne surprend pas, mais ne déçoit pas non plus, enchantant même plus d'une fois (la bossa-nova destroy 'Lilac Breeze' justifiant en soit qu'on s'arrête sur Hombre Lobo). Un jour peut-être il nous lassera, mais pour l'heure, il vient encore de livrer un disque de haute tenue.
Thomas
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06:57 | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Je n'avais déjà pas très envie de l'écouter ce disque...
Écrit par : KMS | 15/06/2009
Répondre à ce commentaireMoi non plus...
Écrit par : lyle | 22/06/2009
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