Dans le mur... du son !

Label : Incarnation / One Little Indian

Sortie : 08/06/09

Format : CD

Disponible : Import

Attend-on encore quelque chose d'un album d'Astrid Williamson en 2009 ? Depuis le split de Goya Dress après un seul (indispensable) disque, elle a sorti trois albums dont aucun n'a réellement marqué et dont le dernier Day of the lone wolf se révélait même d'une joliesse mièvre très décevante pour une voix de cette qualité. D'ailleurs, peut-on encore attendre un album d'Astrid Williamson, étant donné que, s'il n'avait été en vente au stand de merchandising de Sophia pour lequel elle faisait les coeurs en concert il y a peu, je n'aurais sans doute jamais eu vent de l'existence de ce Here come the Vikings...

Une fois oublié la laideur de la pochette (il ne faudrait jamais oublier qu'une pochette réussie reste un bon argument de vente), on met la galette dans la machine et on se laisse porter par la sublime voix de la demoiselle. Moins poussée qu'autrefois, ce qui n'est pas forcément un mal, elle est toujours capable d'alterner moments chauds et cajoleurs avec des passages plus froids et menaçants. Plus précise dans les moments rythmés ('Falling Down'), elle excelle toujours autant dans les titres plus profonds, lents et touchants ('Pinned'). Une des plus grandes voix de notre époque.

Oui mais voilà, les trois précédents opus souffraient tous de compositions bien trop légères qui ne donnaient au final pas forcément envie d'y revenir : une fois la magie du chant un peu dissipée, rien de suffisament mémorable pour rendre l'album indispensable. Après un Boy For You assez commercial et rappelant trop les hordes de chanteuses signées par les majors à la fin des 90s, un Astrid Williamson plus personnel, touchant et épuré mais par trop léger et un Day of the lone wolf à l'instrumentation balourde et envahissante, celui-là tiendra-t-il la distance ?

Oui et non (réponse de normand que je ne suis pas).

Après maintenant un certain nombre d'écoutes, il semble évident que cet album est, de loin, son plus accompli et son plus varié. Le retour des guitares éléctriques sur quelques morceaux apporte des changements bienvenus dans l'ambiance, on peut passer d'un morceau un peu rock à une ballade folk aux instruments délicats et variés (piano, violon, violencelle) sans oublier un titre au synthé 80s ('Store') ou un autre légèrement trip-hop ('How you take my breath away'). Cela donne un album de qualité, solidement écrit et interprété qui supporte très bien la répétition des écoutes. Mais pendant les dix ans qui séparent la sortie du premier album de celui-là, d'innombrables petites nouvelles ont débarqué avec un lot important de disques indispensables, dont ce Here come the Vikings ne fait pas partie malgré d'évidentes qualités. Mais que cela ne vous empêche pas d'aller y jeter une oreille, il le mérite.

lyle

http://www.myspace.com/astridwilliamson