June Madrona - Battlegrounds
Label : Waterhouse Records Sortie : ? /09 Format : CD Disponible : chez quelques bons disquaires et par correspondance. | Le petit label Waterhouse Records continue son exploration des territoires reculés du folk en sortant de façon malheureusement confidentielle en France Battlegrounds le quatrième album (mais seulement le troisième sorti par chez nous) de June Madrona, sorti il y a 18 mois chez Bicycle Records. Pour ce nouvel opus, Ross Cowman qui est l'unique personne derrière June Madrona, s'est entouré de Danielle Chireo à la flûte et Micah Ellison au melodica, tous les deux musiciens de formation classique.
On imagine bien vite avec de tels instruments un folk léger, pastoral et festif. Que nenni ! Si June Madrona n'a jamais abusé des mélodies entraînantes (encore qu'il y en avait toujours quelques unes sur les albums précédents) ou des orchestrations luxuriantes (amateurs de Fleet Foxes passez votre chemin), on se trouve ici face à un dénuement et une gravité d'abord fort surprenants. Suivant les besoins, un peu de tambourin, quelques notes de guitare ou de flûte suffisent à faire naître des chansons au rythme particulièrement lent mais d'une grande finesse sur lequel Ross Cowman, au chant plus détaché que jamais, nous raconte des petites vignettes tantôt personnelles ('Grandpaw Frank', 'Love is complicated' où il nous parle de ses multiples partenaires de tout sexe dans un bled) tantot au thème plus général ('Battlegrounds', 'Transatlantic').
Cela donne un disque intéressant, profond, loin d'être facile d'écoute (inutile de le mettre en fond musical pour se distraire) et qui évoque Nick Drake, un Sufjan Stevens dépouillé de tout oripeaux, ou Sophia pour l'émotion et une certaine noirceur qui transpire tout du long. Cela donne aussi un album assez pesant et non exempt de défauts : le côté calme et minimaliste fatigue un peu à la longue (53 minutes pour 12 titres) faute de quelques morceaux plus enjoués susceptibles de réveiller l'intérêt (seuls 'Love is complicated' et dans une moindre mesure 'Dandelion' arrivent à nous faire sortir d'une certaine torpeur), le chant devient vite pesant et on regrette que les backing vocals féminins ne soient pas présents un peu plus souvent. Quant aux textes, ils sont parfois un peu trop littéraires, forcant un auditeur loin d'être parfaitement anglophone comme moi à y consacrer trop d'attention au détriment de la musique.
Un bon disque, mais un disque un peu trop froid et cérébral pour se laisser complètement emporter...
lyle
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09:24 | Lien permanent | Commentaires (0)
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