Label : XL Recordings Sortie : 09/06/09 Parution originale : juin 1994 Format : CD Disponible : Partout | | Mille articles ont eu beau avoir été écrits sur le sujet, difficile de ne pas rester impressionné par le début de carrière tonitruant de Bek David Campbell, dont l'année 1994 fut si chargée en pépites que tous ceux qui y étaient en ont encore le tournis rien que d'y repenser. Imaginez donc : trois albums en six mois, et pas des bouses. Stereopathetic Soulmanure (souvent daté de 1995, puisqu'il est ressorti à plus grande échelle l'année suivante), peut-être son meilleur. Mellow Gold, ou comment devenir une star planétaire en trois semaines. Et One Foot in the Grave, ou comment rendre hommage à la musique de sa jeunesse (blues, country, low-fi) et se racheter une virginité indie après avoir signé sur une major et tourné en rotation lourde sur les ondes FM. Quand on songe que quinze après le même Beck peine à écrire plus de deux grandes chansons par album... il y a de quoi avoir quelques regrets. La réédition de One Foot in the Grave, soit donc d'un des albums les plus influents de son époque (Graham Coxon et Adam Green ne s'en sont jamais remis), est de fait d'autant plus vertigineuse qu'avec ses seize titres inédits (et des vrais inédits pour la plupart, pas des alternate versions pourraves et autres démos dispensables... l'album en lui-même étant déjà une espèce d'énorme démo) elle révèle ce qu'on n'osait même pas supposer : en 1994, Beck, seulement âgé de vingt-quatre ans, était encore plus prolifique qu'on le pensait. Ce qui impose de réviser un jugement souvent émis à son sujet : finalement, il publiait énormément, mais pas tant que ça au regard de la taille démentielle de son matériel. Il y a évidemment un double effet kiss cool : en passant de seize à trente-deux titres, soit donc de trente-sept minutes à plus d'une heure, One Foot in the Grave perd beaucoup de son intensité. Charmant parce que compact et ramassé, One Foot est devenu un doube LP obèse qu'on écoutera difficilement jusqu'au bout, dans la mesure où son principe même tendait dès le départ vers la répétition. S'il est difficile de ne pas se réjouir de voir les excellentes 'Matress' ou 'Teenage Wastebasket' rejoindre les 'He's a Mighty Good Leader', 'I Get Lonesome' et autres classiques présents sur la version originale, si l'on résistera difficilement à la version désarmante de 'It's All in Your Mind' (peut-être la plus belle chanson de Beck) et si, aussi incroyable que ça puisse paraître, la partie inéditée s'avère peut-être encore supérieure à l'ancienne... impossible de ne se dire que, plutôt que de faire passer ses albums du simple au double les uns après les autres, Beck pourrait se contenter de publier le coffret d'inédits que ses fans attendent de lui depuis une bonne dizaine d'années maintenant... Thom http://www.myspace.com/beck http://www.beck.com | |
Commentaires
Stereopathetic Soulmanure, meilleur album de Beck ? Ça, c'est du snobisme quand même ! Comme si je disais que Chemtrails, sur Modern Guilt, est le meilleur titre qu'il ait jamais enregistré (ce que je ne suis pas si loin de penser). ;-)
Écrit par : Ska | 09/06/2009
Répondre à ce commentaireJ'assume mon snobisme beckien, sans problème ;-)
SPSM est un disque de malade mental, d'une richesse, d'une folie... bon, allez, peut-être pas le meilleur Beck... mais sans doute celui qui le résume le mieux.
"Chemtrails" ? Je ne sais même plus laquelle c'est...
Note que tu aurais "Modern Guilt" (la chanson), j'aurais pas été loin d'être d'accord...
Écrit par : Thomas | 09/06/2009
Répondre à ce commentaireLes commentaires sont fermés.