Dans le mur... du son !

Label : Cityslang/Coop

Sortie : 04/05/09

Format : CD

Disponible : Partout.

Jouons un peu, juste le temps de cette chronique. Imaginons que je n'aie jamais entendu parler de Toy Fight avant aujourd'hui. Ce qui est sans doute le cas de pas mal de monde. Il est même possible que la plus grande partie de l'humanité n'a jamais entendu parler du groupe français. Et pour tous ceux-là (oui on vise une large audience sur ce site), ça peut être assez agaçant de lire la chronique d'un groupe inconnu par un bloggeur qui a l'air de les connaître depuis longtemps, lui.

Toy Fight, donc. Baston de jouets. On pense de suite pop bordélique, ce que la pochette collage pop-art tendrait à confirmer. Et on voit vite de quels jouets on parle ici. Passées les guitares cristallines de 'Where The Avalanches Are', arrivent violons, clavier, percussions. Plus loin on trouvera aussi mandoline, banjo, piano ou encore glockenspiel (liste non exhaustive). Une vraie collection d'instruments qui peuple Peplum et avec laquelle le groupe semble vraiment bien s'amuser. Ils s'amusent tellement que quand la trompette de 'Your Own Fireworks' fait trop de bruit, les voisins viennent leur rappeler qu'ils ne sont pas dans un studio là, et que l'enregistrement home-made ça a son charme, mais bon quand même vous avez vu l'heure il y a des gens qui voudraient bien dormir parce que eux ils bossent le lendemain. Alors Toy Fight se calme, et va chercher sa folie bordélique ailleurs. Dans les cassures de rythme ('Minute Song'), dans les textes joyeusement surréalistes ("What’s going on inside a song, you never know / There may be sudden rushes caused by someone else’s memories").

Et quand ils se calment, ça reste toujours aussi beau, par la simplicité mélodique du piano et la jolie voix de Tiphaine sur 'Tiffany', par les influences brésiliennes de 'Lisa's Box' ou par la douceur d'un 'A Drum Drum Boy' qui va crescendo sur la fin avec sa guitare et son banjo. Ils enregistrent 'The If Song' en pleine nuit, puis quand le soleil est à son plus haut le lendemain, ils transforment cette chanson en un single ravageur, 'High Noon', tout heureux qu'ils sont de pouvoir se lâcher en criant des "Whoohoo" sur les choeurs.

Quand on est bordélique, on est aussi un peu tête en l'air, et on ouvre le micro un peu tôt avant d'enregistrer le dernier titre ('The Soldier', encore de la douceur). "C'est bon?" entend-on alors. Oui, c'est bon. Très bon même.

Erwan

http://www.myspace.com/toyfight