Doves - Kingdom of Rust
Label : Heavenly Sortie : 06/04/09 Format : CD / LP Disponible : partout | C'est sous un concert de louanges saluant un groupe se ré-inventant et produisant son meilleur album depuis le premier que Doves a sorti ce Kingdom of Rust. Louanges d'autant plus les bienvenues que le précédent avait reçu un accueil un peu mitigé autant critique que public et que, pendant ses quatre ans d'absence, le groupe s'est vu dépossédé de sa couronne de roi de l'indie pop molle qu'il est de bon ton d'encenser (à ne pas confondre avec la couronne de l'indie pop molle qu'il est bon de haïr, solidement accroché sur la tête de Coldplay) par les gentillets Elbow. Excité à l'idée de voir un groupe dont Lost Souls puis The Last Broadcast furent un temps des disques de chevet, retrouver de sa superbe après un album abusant d'une formule de plus en plus défraîchie, le CD trouva vite sa platine...
Las, impossible de ne pas penser "Tout ça pour ça..." Oui, certains morceaux bénéficient d'un habillage un peu différent quand d'autres continuent de suivre à la trace le style maison. Mais en quoi ces 11 chansons nous proposent-elles quelque chose que Doves ne nous ait pas déjà apporté ? Et en mieux. Attention, ce n'est pas une critique : le groupe a incontestablement une qualité d'écriture bien au-dessus de la moyenne. Mais où sont les morceaux épiques et mémorables ? Où sont les morceaux qui vous emportent et vous subjuguent ? Tout cela reste bien sage aussi bien au niveau de l'expérimentation que des émotions.
Alors si 'Jetstream' qui introduit l'album avec son électro gentillette rappelle qu'avant Doves il y eut Sub Sub, le reste de l'album alterne comme d'habitude titres lents et titres plus rapides mais sans aucun morceau de bravoure. Il n'y a là ni la poésie lanscinante qu'on trouvait dans le meilleur de Lost Souls ni les tubes imparables de The Last Broadcast. Pour un très bon mais très classique 'Spellbound' qui aurait pu se glisser sans problèmes sur les albums précédents, combien de 'Birds Flew Backwards' ballade assez pompeuse ou '10:03' et son rock balourd ? Et le chant de Jimi Goodwin, bien qu'au timbre toujours aussi agréable et inimitable, reste souvent bien trop sage, oubliant les moments de colère, de spleen ou juste d'envie qui auraient pu épicer le tout.
Au final pas un mauvais disque, mais un disque sans risque, sans âme, du travail d'ouvrier (trop) qualifié mais dénué de toute vision. Certes meilleurs qu'un Some Cities de sinistre mémoire, mais rien qui ne donnera envie de le prendre lui à la place des deux premiers lorsqu'on aura envie dans quelques mois de se ré-écouter un album du groupe...
http://www.myspace.com/dovesmyspace
lyle |
11:27 | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
je suis pas loin de penser la même chose.
Écrit par : benoit | 02/05/2009
Répondre à ce commentaireHum moi je le trouve vraiment bon cet album. Certes, tout n'est pas parfait (la seconde moitié, je suis d'accord, est "sans âme") mais ça reste d'une extraordinaire maîtrise.
Écrit par : Vincent | 05/05/2009
Répondre à ce commentaireOui, il y a une incontestable maîtrise. Mais pour aboutir à quoi ? Juste un album de plus pour moi...
Écrit par : lyle | 06/05/2009
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